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Découvrez le métier de photographe outdoor avec Damien Largeron

Cela va faire un an que nous travaillons avec Damien, une collaboration évidente, d’abord tournée autour de la grimpe, pierre angulaire de notre rencontre, puis de la photographie de sport outdoor. Mais en 2020 Damien a pris une bonne résolution : se consacrer à 100% à la photographie outdoor. Loin d’être un amateur en la matière il a juste décidé que maintenant il allait vivre de sa passion… et ça marche ! Après plusieurs films (projets badaboum, passion monolithes…) et divers shootings, d’abord dans le milieu de l’escalade, puis en ski et enfin pour des marques, Damien enchaîne les projets et fait le point avec nous sur le métier de photographe outdoor.

Salut Damien, depuis notre première rencontre qu’est ce qui a changé pour toi dans ta façon de faire de la photo ? Qu’est-ce que ça fait de passer d’un loisir à un métier ?

 

Alors ce qui a changé… Et bien une chose capitale : je suis passé de photographe amateur avec un travail de bureau classique en CDI à celui de photographe professionnel à 100 %.
C’est juste génial, je vis dans un rêve que j’avais secrètement enfoui dans ma tête depuis que je suis adolescent. En effet, j’adorais lire les magazines de ski, de grimpe et de VTT et je passais des heures à regarder les photos de mes photographes préférés tout en espérant, un jour, pouvoir voyager et prendre en photo des athlètes.
La plus grosse différence c’est que je passe beaucoup plus de temps dehors à shooter, à rencontrer des gens et à voyager. Tout ça me sort de ma zone de confort mais c’est aussi pour ça que je ne voulais plus de mon statut de salarié.

Est-ce si facile de vivre de sa passion ?

 

C’est une question de tempérament. De mon côté, je dirais que la plupart du temps c’est plutôt facile. Il y a quand même des hauts et des bas. Certains mois j’ai peu de shooting, donc peu de rentrée d’argent et donc du stress. A l’inverse, parfois, j’en beaucoup de contrat en même temps et il faut être capable de gérer une vie à 100 à l’heure. Il faut également être à l’aise avec l’idée de sacrifier un peu ses proches… Mais globalement je suis très heureux d’avoir pris cette décision et de me lever tous les matins avec un sourire jusqu’aux oreilles !

Dans un métier comme celui-ci on a tendance à oublier que, comme les athlètes que tu photographies, tu dois avoir un bon niveau en sport pour les suivre. Quels sport pratiques-tu ? Comment ça se passe derrière la caméra, une fois sur le terrain ?

 

Oui, c’est exact ! Il faut avoir la caisse ! Cela ne veut pas forcément dire être aussi fort que les athlètes mais être capable de les suivre en autonomie afin de ne pas être un boulet.
Je pratique des sports d’endurance, comme le trail, le VTT et le ski de rando, pour garder la forme toute l’année mais aussi l’escalade de manière assidue. C’est un sport que j’adore, ça me permet d’être à l’aise sur rocher et de me mouvoir plus facilement lors de shooting en paroi.
Enfin depuis cette année, je me suis mis à l’apnée pour plusieurs raisons. La première, est de savoir travailler ma respiration. C’est hyper important de savoir la contrôler dans une situation de fort stress où lorsque le cardio est nécessaire. Deuxièmement, cela me permet aussi de travailler mon mental afin d’être plus fort psychologiquement. Et enfin, j’adore l’idée de pouvoir faire des photos sous l’eau en apnée et j’espère être suffisamment à l’aise cet été pour réaliser mes premiers clichés !
Enfin, lors des shootings quel que soit le domaine, il faut avoir une bonne connaissance du sport que tu vas prendre en photo. Avoir cette compréhension, permet de se placer plus facilement et d’avoir le bon angle de vue rapidement. Ensuite, il me parait essentiel d’être le plus autonome possible afin que l’athlète se concentre à 100 % sur sa performance.  

Tu dois parfois te retrouver dans de drôle de situation… As-tu des anecdotes à nous raconter ?

 

Je n’ai jamais vécu de situations dangereuses, et je touche du bois pour que cela dure. Je me retrouve souvent dans des situations qui peuvent être inconfortables ou exposées au danger mais l’idée est de toujours travailler en sécurité pour avoir l’esprit tranquille et me concentrer sur la photo.

As-tu des sports de prédilection que tu préfères shooter ? Certains sports sont-ils plus durs que d’autres à immortaliser ?

 

Mes sports de prédilections, je dirais que ce sont l’escalade et le ski. Je les pratique depuis longtemps et ce sont vraiment des passions pour moi. En fait toute ma vie tourne autour de ça… 
De ces deux sports l’escalade est le plus difficile à shooter car souvent tu fais tes photos suspendu à une corde statique. Ça demande donc des connaissances en remontée sur corde et de savoir où se placer pour avoir le bon angle. Parfois ça peut vite se transformer en séance de gym acrobatique ou en danse verticale. Il faut se balancer pour aller à un endroit spécifique tout en faisant attention à ce que la corde ne frotte pas, à ne pas gêner le grimpeur, ou encore à ne pas faire tomber de pierres.

Comment gères-tu un shooting ? As-tu une idée en amont du contenu que tu souhaites réaliser ?

 

En général, il y a deux options :
– La première : le client donne un cahier des charges. Dans ce cas c’est donc à moi de savoir retranscrire en photo ses demandes.
– La seconde : j’ai carte blanche. Dans ce cas j’y pense beaucoup en amont, je me documente sur l’endroit où l’on va et j’ai une idée à l’avance de ce que je veux faire. Après, une fois sur place, j’ai aussi des idées qui arrivent spontanément et qui parfois sont meilleures que les photos que j’avais planifié. Il faut donc savoir se faire confiance et laisser une place à l’improvisation.

Est-ce que tu orientes la personne avec qui tu travailles ou au contraire tu te fais oublier ?

 

Cela dépend du shooting et du modèle que j’ai. Dans un premier temps, je vais me faire oublier, sans trop donner de directive. J’aime ce qui est naturel, donc je préfère laisser faire l’athlète et voire le résultat. Dans un second temps, si je n’arrive pas à avoir le résultat voulu, je vais diriger le modèle vers une situation donnée et le mettre à l’aise.

La photographie de sport outdoor, comme son nom l’indique, se déroule majoritairement en extérieur. Comment gères-tu les aléas météo et les conditions ?

 

Je m’adapte ! Si le temps est capricieux, et que je dois absolument shooter, je protège mon appareil et je choisis des prises de vue différentes. En revanche si la météo est un point essentiel de la commande client, je reporte.

En termes d’équipement, tes déplacements ça doit être une sacrée aventure entre le matos de sport et de photo… Il y a quoi dans tes bagages quand tu pars pour un trip photo ? C’est possible de voyager léger ?

 

Pour beaucoup de photographe c’est assez compliqué. Pour ma part, je voyage toujours avec le même set up. J’ai mon boitier, un Sony A7III plutôt léger et compact, un objectif grand angle, un 12-24 mm et une focale plus polyvalente, un 24-105mm. J’ai également toujours avec moi une petite Gopro histoire de filmer des instants en immersion.
Cela devient plus compliqué quand je pars en autonomie pendant plusieurs jours. Dans ce cas-là, je pars avec 2 powerbank de 26800 mAh et un panneau solaire afin de les recharger. Mais j’aime avoir des contraintes techniques, ça me permet de progresser et de sortir ma zone de confort.

Quel est le prochain voyage/projet ?

 

Actuellement je suis à Batoumi en Géorgie. Demain nous allons jusqu’à Darchidzeebi où nous partons pour une traversée en ski de rando de 100km et 7 000 m de dénivelé positif.  Nous devrions la faire en 7 jours, mais nous avons pris 10 jours d’autonomie car nous voulons skier les lignes qui nous font envie. Sur ce projet, je vais filmer et faire des photos pour une toute jeune entreprise de guide qui s’appelle Brat Mountain. Ensuite il nous restera quelques jours pour skier les montagnes du grand Caucase et trouver quelques cascades de glace à grimper.
J’ai également un gros projet vidéo de grimpe cet été avec deux grimpeurs Belges, Loïc Debry et Sébastien Berthe. Je ne peux pas trop en parler pour le moment, je vous tiendrai informer !
Enfin, j’ai un projet vidéo à l’automne qui me tient à cœur depuis longtemps et j’ai enfin réussi à trouver 2 grimpeurs/baroudeurs qui sont prêts à me suivre dans mes idées farfelues. La vidéo s’appellera « Zéro money, zéro déchets », l’aventure alliera vélo, voilier et grande voie… à suivre !

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